A quoi bon la veille ?

La veille métier, c’est la formation continue du formateur. C’est le moyen de rester dans un processus d’amélioration constante en intégrant aussi bien les nouvelles directives de l’Etat que les innovations pédagogiques et les mutations du secteur.

Imagine-t-on un médecin qui ne suivrait pas les nouvelles découvertes médicales et continuerait après 40 ans d’exercice de pratiquer la médecine telle que ses profs et maîtres de stage la lui ont enseignée un demi-siècle plus tôt ? Un tel médecin constituerait évidemment un danger public, à fuir absolument !

Il se trouve que la formation professionnelle, comme la médecine, est une donnée dynamique, en perpétuel mouvement. L’extrême mobilité du monde professionnel (47% des emplois actuels présenteraient un risque d'obsolescence d'ici trois ans !) impose à la formation une énorme réactivité. Nous sommes en effet en première ligne de toutes les stratégies d’adaptation et de reconversion et avons pour cette raison un devoir d’actualisation permanente. Il en va d'ailleurs de notre crédibilité.

Concrètement, il s’agit d’anticiper les évolutions en saisissant en temps réel les nouvelles tendances grâce à une surveillance active de l’actualité pédago-technologique (nouveaux modes d’apprentissage), sectorielle et réglementaire de la formation. 

Pour ceux qui douteraient encore, à la lecture de ces quelques lignes, de l’opportunité d’optimiser l’expérience de leurs bénéficiaires en leur proposant au jour le jour un contenu actualisé, il est bon d’ajouter que la certification Qualiopi, entrée en vigueur au 1er janvier, impose aux OF une veille. Le critère 6 (l’inscription et l’investissement du prestataire dans son environnement professionnel) précise ainsi, à travers 3 indicateurs différents (23, 24 et 25), l’obligation de suivre les évolutions et de les intégrer. La veille est donc bien une surveillance active puisqu’il faut, pour conserver sa certification, prouver non seulement que l’on se documente, mais aussi que l’on tire les enseignements de ces lectures régulières. Veiller, ce n’est pas lire pour lire.

Où prendre les informations ?

Selon l’enquête de Digiformag « Comment s’informent les organismes de formation et quelle est la place des médias dans leur activité ? », les OF tirent principalement leurs informations du web (94% des questionnés), via les sites spécialisés (Centre-inffo, etc.) et les réseaux sociaux (Linkedin, Facebook). Nombreux sont ceux qui s’informent aussi par le biais des salons professionnels (46%), notamment l’E-learning expo, ainsi que les magazines papier (43%). Les autres canaux : radio (22%) et TV (18%) sont plus marginaux.

Aller soi-même à la recherche peut s’avérer extrêmement chronophage et il est préférable de recourir aux « push ». Les newsletters, les services d’alerte type Formalerte ou les réseaux sociaux agissent en effet comme un filet dans lequel les informations viennent se prendre.

Pourtant, lorsqu’on retire le filet, il faut passer par une étape de tri dans un monde où 2,5 quintillions d’octets de données sont produits quotidiennement. D’autant plus que beaucoup d’informations puisent aux mêmes sources !

Ce tri s’effectue donc sur la base de votre activité propre, mais aussi de vos objectifs de développement. Si, par exemple, vous n’intervenez pas en CFA et n’en avez pas le désir, l’actualité de l’apprentissage ne vous concerne pas. Si vous souhaitez dans le même temps vous ouvrir davantage aux formations numériques, vous privilégierez les articles qui traiteront des innovations dans ce domaine. Le champ des possibles est assez large puisque vous pourrez orienter votre veille sur des domaines aussi variés que le marketing, les neurosciences, la sociologie, etc.

Lorsque le tri sera achevé, il vous faudra encore tirer le bénéfice de vos lectures. Cela passera par la répétition, qui favorise la consolidation mémorielle, et surtout la mise en œuvre effective qui vous permettra d’atteindre concrètement vos objectifs stratégiques et vous mettre accessoirement en conformité avec les obligations Qualiopi.

 

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