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Depuis une dizaine d'années, grâce notamment aux ouvrages de référence de Navi Radjou (conseiller en innovation et leadership), on assiste à l'émergence d'un nouveau domaine transdisciplinaire qui emprunte à la fois à l'économie, à la gestion, à la sociologie, à la psychologie et à différentes branches des sciences de l'ingénieur : « l'innovation frugale ».

Le mais de ce nouveau concept ? Réussir à faire mieux avec moins, en stimulant l'ingéniosité des collaborateurs !

A contrario de la démarche entrepreneuriale traditionnelle qui consiste à réaliser une stratégie en recherchant les moyens nécessaires, l'innovation frugale part ainsi des ressources disponibles qu'elle s'efforce de valoriser. Dans cette logique inversée, elle adapte la stratégie aux contraintes imposées par les ressources et l'environnement. Sa « frugalité » se traduit par la recherche des coûts les plus faibles et la nature durable des solutions proposées.

L'innovation frugale à l'honneur

A l'occasion des confinements successifs imposés par la situation sanitaire, des stratégies frugales de formation ont vu le jour un peu partout.

Comme dans l' Action de Formation en Situation de Travail (AFEST) dans laquelle on mobilise en interne une ressource pour partager son expertise, le télétravail et la distanciation physique en général ont en effet la nécessité des partages de compétences et de l'entraide au sein des entreprises pour permettre à l'ensemble des collaborateurs d'utiliser les nouveaux outils (Zoom, etc.) et/ou assumer de nouvelles tâches dans un nouveau cadre.

Cette adaptation brutale au contexte sanitaire n'est ni plus ni moins qu'une application concrète et spontanée de l'innovation frugale. Une application dont la plupart des entreprises ont été soumises à des contraintes de testeur sur les 15 derniers mois et dont beaucoup se félicitent aujourd'hui.

Une nouvelle manière de former

La crise du Covid l'a démontré de façon empirique : l'innovation frugale fonctionne.

Kurt Lewin, psychologue spécialiste de la dynamique des groupes, l'a démontré quant à lui d'un point de vue scientifique.

La pyramide de l'apprentissage qu'il a mise au point atteste ainsi que le taux de rétention moyen des stagiaires (c'est-à-dire la proportion des informations retenues à l'issue d'une formation) varie de 5 à 90 % selon que les nouvelles connaissances sont expliquées sous forme de cours magistral ou bien que le stagiaire est mis à contribution pour les autres participants. En prouvant la pertinence du partage de compétences en interne, cette pyramide justifie le modèle de l'innovation frugale, basé sur la valorisation et la transmission.

La morale de tout cela ? Les OF ont tout intérêt à rechercher l'innovation frugale dans les salles de formation en misant sur les potentiels individuels des stagiaires ! 

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